Kageyami, entrée dans les ténébres

Avant-propos (HRP) : étant donné la longeur du texte, je le fais en plusieurs posts selon un découpage fait au préalable pour éviter d'encombrer les bandes passantes des plus petites connections et pour qu'il y ai une page moins longue. Ce texte est le RP de Kageyami.

Prologue :
Je suis O'oméhai Dyiksah. Depuis des éons, la famille Dyiksah donne naissance à des êtres possédant une constitution hors du commun. Cette famille est l'une des plus connue du village Tofu, le simple fait d'en faire partie vous permet d'obtenir des faveurs des habitants du village.

Chapitre premier : Le commencement
Une journée normale sur la presqu'île de la province. Le soleil tape plutôt fort. Normal me direz-vous pour cette région, mais là, le soleil est vraiment brûlant. Les paysans paniquent car les champs sont secs, par conséquent, les récoltes seront mauvaises et les risques de famine cet hiver sont de plus en plus importants. C'est aussi à cause de cette sécheresse inhabituelle que l'on m'a chargé d'aller chercher de l'eau à la taverne. Nora, la serveuse semble être occupée avec un homme d'âge mûr qui porte une coquille blanche sur la tête et un bâton d'os. Ca me fait sourire, il a vraiment l'air ridicule.

Je ne dois pas avoir l'air plus malin avec ce cache-soleil trop grand pour moi.

Cette pensée me fait ravaler tout de suite mon sourire moqueur.

- ...esse les excite, c'est mauvais. Je ne peux pas les te... l'homme n'a pas le temps de finir ce qu'il dit, il est coupé vivement par Nora qui vient de remarquer ma présence :
- O'oméhai ! Que veux-tu aujourd'hui ?

Ce dont ils parlent m'intrigue mais je ne devrais pas me meler de ce qui ne me regarde pas. Je réponds :
- Il fait sec, il nous faudrait beaucoup d'eau. Pour tout ce que j'ai là.

Je dépose les kamas sur le comptoir, Nora les regarde avec étonnement.

- Tu vas arriver à porter tout ça ?
- J'espère, lui répondis-je avec ce sourire dont moi seul ai le secret, il faut bien de toute façon.
- Tu espères ? Je vais te prêter mon tabi, il t'aidera à porter tout ça.

Quand je vois toute l'eau qu'elle charge sur le tabi, je me demande si elle n'en a pas rajouté un peu. Mais il est vrai que si j'avais eu tout ça à porter sur mes épaules je serai mort étouffé sous les gourdes après être tombé au sol. Du côté de ma maison, je vois de la fumée, le soleil est au zénith, mes parents doivent être en train de préparer le repas, je tire sur les rênes du tabi pour le forcer à me suivre. Il ne bouge pas d'un iota.

- Aïta ! Fais un effort, j'y arriverai pas sans toi !

Il ne bouge pas plus, je sors alors un épi qu'il regarde avait un air de convoitise. Je souris.

- Tu l'auras que si tu me suis.

Aussitôt la créature devient docile et me suit. Sur le chemin, je vois un guerrier foncer sur le dos de son tabi, il va vers Amakna, la cité-capitale. Quand il arrive à ma hauteur, je croise son regard et une goutte de sueur froide descend le long de ma colonne vertébrale, son visage est terrorisé. Je tourne la tête pour le regarder continuer sa route. Il disparaît rapidement et j’ai un mauvais pressentiment. Je tourne vivement la tête vers ma maison... Non, mes parents ne préparent pas le repas... Ou alors ils préparent un festin pour tout le village... Je n'y avais pas prêté attention avant mais... Il n'y a pas qu'une seule colonne de fumée noire. Je panique et me mets à courir comme un tofu vers les miens.

Chapitre deux : La terreur
Des gens fuient à contresens, ralentissant mon avancée. Plus j'avance plus cette infâme odeur de brûlé m'emplit les narines, il y a déjà eu des bâtiments qui ont pris feu, mais là, l'odeur était différente, il y avait quelque chose de plus, elle me rapellait les bouftous entiers qui rôtissaient au centre du village le jour de la fête du bouftou. Non, ça ne peut pas être... J'arrive chez moi, le bâtiment est en flamme, à demi effondré sur lui-même... Comme tous les autres bâtiments alentour. Un long grognement retentit, suivi d'un cri perçant, je connais cette voix, les larmes me montent aux yeux. Que se passe-t-il ici ? Je cours vers le bâtiment en hurlant :

- MAMAN !

Les larmes m'empêchent de voir clairement ce qui se passe, je ne vois qu'une alternance de gris, de bleu et d'orange ainsi qu'une vive chaleur. Je monte les escaliers. Un nouveau cri. A gauche. Je passe mon bras sur mes yeux pour éponger mes larmes et je vois ma mère, à demi brûlée. Prês d’elle un énorme lézard la tête surmontée d’une coquille presque semblable à celle de l'homme de la taverne, mais de couleur noire.

- MAMAN !

Son regard également plein de larmes se tourne vers moi :

- FUIS !
Pas sans toi.

Alors je me rends compte de quelque chose qui m'avait échappé jusqu'alors : les intestins de ma mère sont répandus sur le sol : la partie inférieure de son corps a disparu. J'ai la nausée. Et c'est pire encore quand je m'aperçois que de la gueule de la bête, qui maintenant a tourné sa tête vers moi, ressort un morceau de pied. Je sais qu'a présent ma mère ne criera plus. Son regard à présent vide m'en a persuadé. L'horreur de cette scène me subjugue, je hurle de toute mes forces et me remets à courir sans réfléchir. Si je l'avais fait, je saurais que hurler est le meilleur moyen pour que ces créatures me remarquent, car une seule ne peut pas avoir causé autant de désolation en si peu de temps, il y en a forcement plusieur.[/u]

Chapitre 3 : La fuite
Je cours comme un malade, je sais que l'Horreur est derrière moi. J'arrive aux escaliers, je me fige en en voyant une autre en bas des marches. Elle grogne, ouvre sa gueule et me révélle ses crocs non pas dégoulinant de bave comme les chiens enragés, au contraire, il ne semble pas y avoir la moindre trace d'humidité dans cette gueule béante. Elle n'est pas sombre non plus. Non, il y a de la lumière là-dedans, la lumière devient plus intense... Des flammes ! Je fais un bond en arrière et protège mon visage avec mes bras. Mes avant-bras me font horriblement souffrir : ils sont gravement brûlés. Quand je les baisse, je me rends compte que la créature a profité de la diversion provoquée par les flammes pour monter d'un bond au sommet de l'escalier. Une sorte de sourire mauvais se dessine sur sa gueule. Elle me bondit dessus, je chute instinctivement en arrière et la bête me passe par dessus. Je roule sur le côté pour me retrouver sur le ventre et me relever. Le nouvel arrivant se heurte à l'assassin de ma mère, celui-ci n'aime visiblement pas les manières de son congénère et d'un seul coup de gueule, lui arrache le museau en guise de châtiment, il l’abandonne ensuite sur le côté. Mort.
Il se remet alors en chasse. Je prends le premier couloir, celui qui mène à la chambre de mes parents. Habituellement, je n'ai pas le droit d'y entrer... D'un bond, je saute sur la poignée qui me sert d'appui pour effectuer un nouveau saut à destination du lustre. L'Horreur me passe sous le corps, défonce la porte et j'entends un énorme fracas : le mur du fond s'effondre après s’être pris le lezard de plein fouet. Et le lustre lâche... Il faut dire qu'il n'est pas prévu pour qu'un adolescent s'en serve pour faire l'acrobate. Je regarde la chambre et le mur béant au fond : l'Horreur doit être à l’extérieur maintenant.

Chapitre 4 : Le premier sang
Je ne suis pas au bout de mes peines pour autant. Sur le lit, le corps de mon père gît, la cage thoracique ouverte, et bientôt vidée par un autre lézard géant avec une coquille sur la tête, dorée cette fois-ci. Mon père ne s'est pas rendu sans se battre, son marteau est tombé à ses côtés et la créature à visiblement pris un méchant coup sur le côté gauche de la tête. D'ailleurs, sa coquille est brisée de ce côté. Elle se jette sur moi sans crier gare et je me baisse. Elle emporte mon chapeau avec elle. Je cours à quatre pattes et m’empare du marteau de mon père. Elle est derrière moi maintenant. Je me retourne et lui assène un violent coup sur le côté de sa tête qui était, jusqu'à présent, intact. Pendant un instant, le temps semble s'être figé.

Je l'ai tué ?

Sa tête se tourne vivement vers moi : ses traits expriment la rage. Les miens, la détresse et la peur.

Non

Elle me saute dessus, mais avant qu’elle m’écrase, je lève le marteau des deux mains. L’arme de mon paternel tient sa gueule à distance de mon visage, mais ses pattes antérieures se sont violemment abattues sur le sol de chaque côté de mon corps et me bloquent. Le lézard ouvre sa gueule, prêt à cracher des flammes. Je suis perdu. C’est alors que je sens le plancher céder sous nous. Je ferme les yeux. Nous tombons un étage plus bas et le marteau m’échappe des mains. Le choc est rude. J’ai affreusement mal au dos.

Je suis mort

Un liquide chaud tombe sur mon visage. J'ouvre les yeux. Le marteau est encore fiché dans le crâne du reptile, après notre chute, il a dû retomber sur la tête de « Coquille Dorée ». Tétanisé, paralysé par la peur, je ne bouge plus pendant quelques instants. Une chose est sûre, je suis vivant... Et certainement l'être le plus veinard de cette terre. Je remercie les Onze de m'avoir épargné lors de ce massacre. Je tourne ma tête, de l'autre côté de la rive, je vois la garnison d’Amakna. Ils sont venus nous sauver. En temps normal, j'aurais souri mais pas maintenant, plus maintenant, pas après ce que j'ai vu. J'essaye de me persuader que tout ceci est un rêve, mais la goutte de sang qui vient de tomber sur ma joue est bien réelle. J'entends un craquement, le mur s'effondre sur moi. La garnison arrive, je dois tenir... Qu'ils fassent vite, je vais mourir étouffé s’ils n'arrivent pas vite ! Le mur m'écrase ! Je souffre ! Je...

Noir.

Chapitre 5 : Le sauvetage
Je réouvre les yeux. J'entends des voix. Je hurle pour qu'on vienne me secourir. Le poids qui appuyait sur ma poitrine s'enlève progressivement. Je suis encore en vie. Quelqu'un me prend dans ses bras, la froideur du métal de son armure me sécurise. Je vois trouble mais tout est sombre. Le ciel est rouge. L'homme qui me tient aboie des ordres, on me pose sur quelque chose en bois, on me déplace.
Combien de temps suis-je resté inconscient ? Pourquoi la nuit approche-t-elle ? Pourq...

Noir.

Chapitre 6 : Le réveil
Blanc.

Tout est blanc. Ca me fait mal aux yeux. Une voix douce et féminine me parle, je ne comprends pas tout de suite ce qu'elle dit. J'ai mal partout, mais mes douleurs sont moins intenses. Le son et la lumière me reviennent peu à peu correctement.

- Vous m'entendez jeune homme ? Demande la douce voix de la disciple d'Eniripsa à mon chevet.
- Oui, réponds-je d'une voix basse et affaiblie.
- Que s'est-il passé ?

Les visions de mes parents horriblement mutilés par ces reptiles avec une coquille sur la tête me reviennent en mémoire, il y a des flammes. Je tousse, un goût de sang dans la bouche. Les larmes montent à mes yeux. La petite femme ailée à un regard compatissant. Elle pose une main sur mon visage.

- Je sais que c'est dur, mais vous devez nous le raconter.

Je reste un moment silencieux, elle soupire.

- Des démons...
- Hein ?
- Ils ont tout brûlé, ils les ont dévorés, ils ont débarqués de nulle part et ils ont tout détruit...
- Calmez-vous, je vous en prie !

Je ne me calme pas, je décris les scènes, m'emportant chaque fois un peu plus, mon cœur bat à toute allure. Elle n'arrête pas de me dire de me calmer, enfin elle chuchote un mot. Je me sens si faible d'un coup. Je me calme, mon rythme cardiaque et mon souffle ralentissent. Elle volette plus loin et discute à voix basse avec un homme de la garnison d'Amakna. Je prends le temps d'étudier mon corps, il ne reste que quelques cicatrices de ce passage de ma vie. Elle revient vers moi.

- Tout est fini. Vous êtes en sécurité ici. Vous n'avez pas à avoir peur. Vous serez bientôt sur pied.
- Avez-vous trouvé un chapeau ?
- Un chapeau ?
- Oui, un chapeau, un cache-soleil, plutôt large. Je l'ai laissé tombé en évitant une de ces créatures.
- Je verrai ça, ne vous en faites pas pour le moment. Vous savez, vous avez eu beaucoup de chance. C'est un miracle que vous soyez toujours en vie après ce que vous avez subit. C'est à croire que les Onze vous prêtent beaucoup d'attention.

Elle rit. Elle a un joli rire, cristallin, communicatif.

- Assez bavassé. Reposez-vous.

Elle sort.

Chapitre 7 : La rage
Je suis seul à présent. J'ai le temps de méditer. J'en suis venu à la conclusion que la garnison n'avait pas bougé. Elle nous a regardé mourir à petit feu et est venu vérifier qu’il restait personne de vivant une fois que tout était fini. Il fallait que je sorte. Pour moi, ils étaient tout aussi responsables que ces reptiles de la mort de ma famille, de mes amis, du village. Je sors discrètement, en boitant. Je cherche où ces assassins ont pu cacher mes affaires. Avec la douleur qui lance ma jambe, je ne peux pas courir, tout mes sens sont en alerte pour éviter de croiser qui que ce soit, regardant par les serrures ou sous les portes pour voir ce qui s'y cache. Après une dizaine de minutes d'errance, je trouve enfin ce que je cherchais. La pièce était remplis d'objets, j'y trouve mes vêtements que j'échange contre cette horrible robe blanche que l'on m'a donné, le marteau de mon père, que j'attache avec un harnais qui se trouvait là, mon cache-soleil est dans un sale état. Je m'empare aussi d'un bâton qui me servira de canne. Mais, à peine ai-je fini de m'habiller que j'entends des bruits Je vais pour éteindre la lumière mais je fais tomber un râtelier. Les pas s'arrêtent d'un coup.

Merde !

Je me dissimule derrière la porte. Deux hommes entrent.

- Qui est là ? Demande l'un.

Ils sortent leurs épées. Je me glisse derrière eux et écrase mon marteau sur le crâne du premier, qui s’éffondre en crachant du sang. Le second se retoune pour prendre mon bâton en pleine gorge. Il suffoque quelques secondes avant de s’écrouler. Ce double meurtre n’altère pas ma haine pour la Garnison : je n’éprouve que du dégoût pour ces lâches. Je ramasse les clefs que l'un porte à la ceinture et les cache. J'avance jusqu'à ce que je croise la porte des geôles. Je tente le diable et passe une clef à l'intérieur. Ca marche. Je rentre à l'intérieur. Un type crasseux me regarde derrière sa grille :

- Hé mec, qu'est-ce tu viens foutre ici ? Me demande-t-il.

Je grimace un sourire :

- Aujourd’hui c’est journée porte ouverte.
- Vrai de vrai ? Et comment qu'tu comptes t'y prendre morveux ?

Je jette les clefs dans sa cellule :

- Tu vas t'en charger tout seul. Sauve-toi avec tes potes. Je te conseille de faire un tour à l'armurerie un peu plus loin : tu trouveras de quoi sortir d'ici sans problème.
- C'est louche ton truc. Pourquoi tu fais ça ? Me demande-t-il en essayent les clefs dans sa serrure.
- J'ai une dent contre la garnison. Considère ça comme une sorte de vengeance.
- Ouais, ouais...

Je m'éloigne et trouve un coin pour me planquer. Ma diversion devrait bientôt faire effet :

- ALERTE ! LES PRISONNIERS S'ECHAPPENT !

Qu’est-ce que je disais ?

Il y a des bruits de courses, de combats. Quand ils s'éloignent, je me dirige vers la sortie, il n'y a plus personne pour la garder. Excellent ! Je me fonds dans la foule.

Chapitre 8 : L'extérieur
En quelques jours, la maladie de la solitude eut raison de moi. Peu à peu, la folie prenait possession de mon corps. Voir tout ces gens s'amuser me rendait fou de rage. Je me tournais rapidement vers les animaux qui palliaient mon manque de compagnie. Un prespic que j'avais surnommé Pictic passait le plus clair de son temps à mes côtés. Les journées se succédaient, je mendiais pour pouvoir manger, je faisais quelques larcins et j'évitais de croiser la garnison. Je devins rapidement grincheux… Jusqu'au jour où...

Chapitre 9 : Le disciple d'Osamodas
Un papier chaud me tombe sur les jambes. Une délicieuse odeur de viande vient me chatouiller les narines. Je l'ouvre rapidement et en dévore le contenu aidé de Pictic. Quelqu'un rigole. Je lève la tête vers lui tout en continuant de dévorer la cuisse de bouftou grillé qui est dans le papier. Je lui demande d’un ton agressif :

- Qu’est-ce que t'as à rire ?
- Rien, rien. Il continue de rire. C'est juste que t'es un type bizarre.

Je le regardais attentivement. Des vêtements plutôt courts et une boule de poils blanche et noire sur la tête. Il avait des dessins sur la joue.

- Je suis peut-être bizarre mais t'as l'air ridicule avec ton ours en peluche sur le caillou. Tes parents t'ont privé de jouets quand t'étais p'tit ?
- Ne compare pas Pandawa à de stupides peluches !
- Je suis un être vivant.

La dernière voix venait de la peluche. La surprise m'empêche de fermer la bouche et le dernier morceau de viande tombe au sol. Pictic ne perd rien pour attendre et me chourre le morceau.

- Hé ! Reviens ici saloperie !

Pictic se met à sauter partout et arrive rapidement hors d'atteinte. J'ai de toute façon, trop faim pour essayer de vraiment l'attraper. Le type avec la peluche sur la tête rigole de plus belle.

- Qu'est-ce t'as à t'marrer toi ?
- Ho. Rien. J'adore quand les gens se donnent en spectacle.

Je me retournais et vis que tout le monde me regardait sur la place.

- Disparaissez avant que je me fâche... Leur intimé-je

Plus ou moins rapidement, ils retournent à leurs occupations. Je reporte mon attention sur le type qui vient de me donner les morceaux de bouftou grillé.

- Tu m'as pas donné ça pour rien, j'pense.
- En effet.
- J'ai rien à donner et même si j'avais quelque chose à donner, j’te donnerai rien.
- Ho ! Non, ne t'inquiète pas, je ne suis pas de ce genre là. T'as l'air proche avec les animaux, hein ? Me demande-t-il sans vraiment attendre de réponse.
- Ouais, eux ils ferment leur gueule et me jugent pas. Dis-je en me rasseyant.
- Ouais... Mais c'est pas trop ça... Dit-il à voix basse avant de s'asseoir à côté de moi. Tu connais le dieu Osamodas n'est-ce pas ?
- Le seigneur des trois dragons qui dominent les animaux c'est ça ? Me prends pas pour un con, j'ai pas toujours été comme ça mec. Lui répondis-je froidement.
- Je te crois. Disons qu'un type comme toi à des capacités naturelles pour devenir l'un de ses disciples. Ca te lasse pas d'être tout seul ? Visiblement t'aimes bien t'entourer d'animaux, devenir l'un de ses disciples pourrait t'aider à survivre. T'envoies les animaux chasser pour toi. Comme ça, tu te nourris et s’ils en rapportent trop, tu vends le surplus. T'aurais plus besoin de faire la manche.
- J'ai pas besoin de ça...
- Ok, ok. Si tu l’dis…

Il s'appuie sur mon épaule pour se remettre debout, je me dégage. Il glisse, mais souris tout de même.

- Si tu changes d'avis, tu sais où t'adresser me dit-il en partant, tout en me faisant un petit geste amical de la main.

J'attends qu'il soit parti et d’énervement, je l’imite :

- « Si tu changes d'avis tu sais où t'adresser »... Tsss. Pour qui il me prend ce type ?

Pictic me tombe dessus.

- T'es pas barré toi ?

Il a un petit rire moqueur, j'adore l'entendre rire. Il se met en boule sur mes genoux et je le gratte un temps avant de lui dire :

- On bouge.

Chapitre 10 : Le temple
J'arrive face au temple, une entrée qui s'enfonce dans le sol surmontée par les statues des trois dragons. Il m'avait fallut réfléchir toute l'après-midi pour me décider à venir ici.

- Je fais une connerie ? Demandé-je à mon compagnon de voyage.

Je ne m'attends pas à une réponse.

- Bon, on y va alors.

J'arrive en haut des escaliers et regarde en bas. Je revois encore la créature reptilienne me cracher du feu au visage depuis le bas des escaliers. Je glisse mon bâton, qui ne me quitte plus, dans la bandoulière de ma sacoche et m'arme du marteau de mon père avant de descendre les escaliers.
L'endroit est sombre, éclairé d'une unique bougie sur un autel à l’autre bout de la pièce. Je relève mon chapeau pour y voir plus clair. Cet endroit est vraiment inquiétant, j'y ai en permanence l'impression d'être épié par quelque chose d'invisible.

- Huuuum... Bonjour vous.

La voix sortie du néant me fait bondir de stupeur. Une petite créature poilue, noire, avec des cornes et un anneau dans le nez et dans le nombril volète près de moi.

- Ouais, pareil. Lui réponds-je
- T'as ramené des cornes ? Me demande-t-il avec un sourire pervers.
- Hein ?

Ce type me fiche la trouille, je ne sais pas quoi lui répondre.

- Laisse Zeurg, c'est MON invité, pas un type qui a répondu à une de tes annonces douteuses.
- Heu... Fait-il d’un air déçu en voletant derrière l’autel tout en marmonnant : annonces douteuses, c'est ça ouais.

Je me retoune vers mon sauveur, je ne suis pas surpris de constater qu'il s'agit de l’homme qui m'a « enrôlé ».

- Alors, on a changé d'avis ? Demande-t-il avec le sourire.
- Non, je viens juste voir comment c'est, je me déciderai plus tard, dis-je en renfilant mon costume de mec blasé.
- Bien sur, tu ne te laisses pas convaincre si facilement...

Je sais qu'il n'y croit pas une seule seconde. Mais bon. Il m'entraîne dans une salle que je n'avais pas vue à cause du manque de lumière et m'explique qui est Osamodas, les pouvoirs qu'il accorde à ses disciples,…

Epilogue
Aujourd’hui, je me suis voué au service d'Osamodas.
Depuis que la ville de Brâkmar est construite, je fais partie de ses rangs, juste pour écraser Amakna la Lâche. Et Bonta qui a été bâtie plus tard pour contrer Brâkmar, est mon ennemie indirecte.
Je voyage beaucoup et j'entends parler des nombreuses guildes qui se forment sur le continent. Parmi celles-ci, l’une a attiré mon attention : elle voue une haine identique à la mienne envers Amakna et souhaite la contrôler. Personnellement, je veux plutôt la détruire… Mais bon… Ce qui m’enchante le plus c’est que cette guilde se définit comme famille soudée. Pas une famille de sang, mais une famille d'âme.
Je me suis mis en route vers leur palais. Lors d’une pause dans une taverne, j’ai rencontré un type presque ivre mort. Quand il sut que je partais à la rencontre des Daedrik, il me confia une lettre qu’il souhaitait que je leur remette.
Nous nous sommes séparés pour la nuit et j’ai continué mon chemin le matin venu.
La suite de cette histoire ? C'est le présent bien entendu.