L'histoire de toute une vie... ou plus

Chapitre premier : Le premier chapitre

Né à Bonta et recueilli par la milice, Irakya était un disciple de Iop comme les autres. C'est du moins ce que tout le monde pensait jusqu'à ce que se manifeste son côté démoniaque. En effet Il développa à un très jeune âge une intelligence malsaine hors du commun. Pas difficile pour un Iop me direz-vous. Mais ce don inné n’avait rien de normal et il n'hésita pas à l’utiliser pour faire le mal. « On apprend par expérience » lui répétait son vieux maître. Or, de l’expérience, Irakya n’en avait pas, et c’est ainsi que ses agissements furent découverts…

Il fût torturé par ceux qu'il avait considérés auparavant comme sa famille, ceux-ci voyant en lui un être maléfique et démoniaque. La milice ne manquait pas d’imagination pour faire payer à cet être les atrocités qu’il avait faites. Ainsi, en combattant la cruauté par la cruauté, Bonta la "blanche" n’était pas si pure qu’il n’y paraissait…

Résistant à toutes les souffrances qui lui étaient infligées, Irakya s'échappa, pensant trouver ses semblables à Brâkmar.

Le voyage fut long et périlleux, il dut traverser une grande distance à pied, il fit face à d’innombrables dangers et se tira de nombreux pièges... C’est ainsi qu’après plusieurs années d'errance, il découvrit, dans les landes de Sidimote, la citadelle du mal, Brâkmar. Une fois à l'intérieur de la sombre cité, quelle ne fut pas sa déception de découvrir un monde qui n'était toujours pas le sien. Certes, Il vit en les brâkmariens des êtres méchants et même cruels, mais ce n'étais rien en comparaison de ce qu'il attendait d'eux. Il voulait trouver son clan, sa véritable famille, des gens comme lui, malveillants, maléfiques et démoniaques...

Accablé de questions, c'est tout naturellement qu'il alla trouver refuge dans la bibliothèque de Brâkmar. Des livres de cuisine aux livres d'enseignement de techniques de combat en passant par les encyclopédies en tout genre, en quelques semaines, Irakya avait lu tous les livres, arpenté toute les étagères, dévoré toutes les archives... mais pas la moindre trace de ce qu'il recherchait. Le vieux bibliothécaire avait bien compris le but de ses recherches et décida de lui faire part d'une vieille histoire que lui avait conté sa grand-mère alors qu'il était enfant. Celle de la famille d'Aedrik.
Il restait alors un espoir. Avant que le jeune Iop ne parte à la recherche des démons, le bibliothécaire, pris d'affection pour le guerrier, lui donna un livre qu'il avait gardé secret pendant des années. Il n'avait jamais réussi à le comprendre, certes, mais il savait au fond de lui que le Iop, lui, réussirait à déchiffrer les mystérieux écrits. Irakya fut fasciné par le grimoire. Celui-ci traitait d'une théorie basée sur l'inversion de polarité positronique du corps humain afin de générer un transfert astral kiltonien. Dans un langage facilement compréhensible pour un humain standard, cela se traduirait par le transfert de l’esprit d’un corps à un autre, habité ou non. L’immortalité en quelque sorte...


Irakya se tient devant la porte du palais des Daedrik, droit malgré le froid et la pluie battante, il inspire à fond, frappe vigoureusement la porte et entre ...
« Bonjour à vous ! Je souhaiterais intégrer votre guilde… »

Ce furent ses premiers mots en présence des démons tant recherchés. Ils étaient bien ceux qu’il cherchait, mais le destin eu cru bon de ne pas le laisser adhérer à leurs convictions et leur mode de vie. Ainsi, il ne fut pas accepté au sein de leur clan.
Après quoi, un jour, lors d’une de ses longues balades solitaires, il rencontra un revenant des ténèbres et s’allia à leur cause. Irakya rejoignit alors leurs rangs pendant un long moment, préférant leur compagnie, et l’aide qu’ils pouvaient lui fournir, à l’isolement qui avait apparemment décidé de ne plus vouloir le lâcher.

Jusqu’au jour où…

Chapitre deuxième : Réincarnation

Gravement blessé, Irakya s’écroula sur le sable. La douleur écrasante qu’il ressentait n’était rien comparée à ce que le Bontarien qu’il combattait s’apprêtait à lui faire, une fois rentré à Bonta. Il n’avait pas été assez discret dans sa jeunesse et ses agissements avaient laissé derrière lui un vœu de châtiment. Le disciple de Sacrieur voulait à présent venger son frère disparu. Irakya avait besoin d’un plan, vite, mais la douleur était insupportable et s’insinuait dans chacun de ses membres, l’empêchant de réfléchir.

Rassemblant ses dernières réserves d’énergie, dans un ultime élan d’efforts douloureux, il projeta son esprit hors de son corps afin de trouver une nouvelle enveloppe. En quittant son corps, il avait laissé derrière lui un corps vide, sans vie. Ravagé par la haine, mais respectueux du code de Bonta, le Sacrieur laissa là Irakya sans lui occasionner plus de blessures, à part peut-être un coup de pied au visage qui laissa l’empreinte de ses bottes sur la joue du corps inerte. Mais Irakya ne s’en préoccupait pas en cet instant: s’il ne se dépêchait pas il allait se retrouvé happé par le vent éthéré qui balayait continuellement le monde des Douze.
Heureusement, il n’eut pas à chercher longtemps. Là, dans l’eau, des matières organiques s’amoncelaient en une masse compacte. Luttant contre les rafales immatérielles, il s’approchait de l’enveloppe. Découvrant la créature, il voulu faire demi tour mais le vent avait tourné, dans tous les sens du terme, et le poussait maintenant vers cet être. En un instant, il ne fit qu’un avec l’organisme, chassant sans difficulté l’esprit de l’ancien résident au fond de sa tête.

Voila qu’Irakya, autrefois un grand disciple de Iop, se trouvait être maintenant un kralamoure de la Mer d’Asse.

« Au moins, je suis en vie… » pensa-t-il. Il lui restait une chance de redevenir presque humain.

Après être redescendu à une profondeur le mettant à l’abri des prédateurs, il se concentra et fit un appel à Iop… Après quelques minutes de vaines tentatives, il arriva à la conclusion que, maintenant qu’il avait failli, Iop ne lui adresserait jamais la parole. Il tenta alors de convaincre plusieurs dieux de lui accorder leur pouvoir, sans succès.
C’est alors que, dans les profondeurs abyssales, Sacrieur lui apparut. Tentant comme il pouvait de contrôler son corps, sous l’eau, avec ses huit tentacules, Irakya pria la déesse de lui rendre forme humaine. Ce qui devait être une inclination devint en fait une sorte de danse primitive dénuée de toute grâce.

« Hé bien, quelle situation amusante ! Te voila tué par un de mes fidèles, et maintenant tu m’implores de te rendre humain ? Soit, mais si je te rends humain physiquement, du moins en partie, tes anciens agissements laisseront ainsi sur toi une infime marque de toute la cruauté dont tu auras pu faire preuve auparavant. Et pour ce qui est de ton don de transposer ton esprit, je ne veux pas savoir comment tu te l’es procuré mais nous avons tous intérêt à ce qu’il reste secret. Remonte à la surface et découvre donc ton nouveau corps. »

Impatient de respirer à nouveau de l’air, avec un nez et non pas des branchies, Irakya nagea aussi vite qu’il le put. Heureusement d’ailleurs car Sacrieur n’allait pas s’attarder longtemps ici et avait déjà entamé la métamorphose. Ses branchies s’effacèrent, non sans douleur, et un corps humain naissait sous les profondeurs. Il arriva à la surface et inspira une grande bouffée d’air. Après quelques inspirations, quelle ne fut pas sa surprise de découvrir que se tentacules étaient toujours présents, mais avaient migré sur sa tête. Il avait bien deux bras, deux jambes, et toute autre chose qui n’a pas à être nommée ici était bien à sa place et ses connaissances étaient intactes. Malgré tout, son corps était neuf, sans aucune force et il ne lui fut pas aisé de rejoindre la côte. Il lui faudrait recommencer l’entrainement à zéro.

Tentant d’apprivoiser sa nouvelle enveloppe, il s’éloigna doucement de la plage, sous le soleil orange d’une douce soirée. Balayant la plage du regard, il retrouva, à l’endroit où il avait laisse son corps, une longue trainée de sang qui s'étirait, s’éloignait du sable chaud.
« Mmmh, Il me faut un autre nom » songea Irakya. C’est à ce moment et malgré lui, qu’un de ses tentacules décida de venir se coller à son visage. Tout en le décollant, il fixa des yeux l’appendice baveux.
« Octogonapus fera l’affaire. » Et il s’enfonça lentement dans les terres d’Amakna.

...

Octogonapus pénétra à nouveau dans le palais Daedrik. Ne voyant personne, il préféra patienter contre le mur et s'assoupi un peu avant d'être réveillé par le claquement d'une porte.

Octogonapus se releva, enleva la poussière de sa cape et et parla d'une voix claire

Bonjour, je me permets de retenter ma chance chez les Daedrik. Je pense avoir mûri et je suis prêt à faire partie des vôtres !
Après de années de déceptions et de trahisons à chercher ma véritable famille, je suis persuadé aujourd'hui que c'est vous et vous seuls qui êtes véritablement ... comme moi.

Il déposa les bûches sur le sol, examina le sacrieur de haut en bas et maugréa.

- Commence donc par monter tout ceci à l'étage

Octogonapus croisa les bras pour essayer de se donner une certaine contenance mais bégaya légèrement sous le regard du démon

Avec tout le respect que je vous doit, j... je ne suis pas venu ici pour servir de larbin.